Cherry, Cherry. Boom, Boom. charles

Déena s’était réveillée de bonne heure et de bonne humeur. La maison était vide ce qui pouvait être étonnant vu le nombre de colocataires qu’elle avait. Elle n’avait aucune gueule de bois ce matin-là et ce devait être le premier matin qu’elle se réveillait sans avoir bu d’alcool depuis au moins deux semaines… Elle refusait catégoriquement de voir un problème là dedans, elle était jeune et elle vivait sa jeunesse, voilà! Bon, qu’avait-elle fait hier soir? À vrai dire, même si elle n’avait rien prit, elle n’en avait pas souvenir.

Ses yeux étaient posés sur le plafond de sa propre chambre qui était de couleur claire, blanc pour être exact. Mais le blanc était bien banal cependant, la chambre au jaune coco était adorable. Comme elle ne passait pas beaucoup de temps dans cette chambre, elle s’en moquait bien. En fait, la majorité du temps qu’elle passait dans sa chambre était pour dormir ou vomir de sa fameuse soirée. Elle n’aimait pas être à l’intérieur, même dans sa propre chambre super organisée, elle ne se sentait pas chez elle. En fait, même chez ses parents, elle ne se sentait plus chez elle. Une maison d’étranger. Peut-être était-ce un sentiment auquel on s’habitue. Elle n’en avait pas la moindre idée. La jeune fille jeta un coup d’œil aux murs vide et laissa tomber son regard vers son cadran. 8h15. Eh bien…

Après avoir profité de quinze autres petites minutes, elle s’était finalement levée et avait descendu lentement les escaliers vêtue d’un débardeur noir avec le logo de l’aigle des Ramones et un short. Par le fait même, elle songeait qu’elle devrait se faire venir du nouveau matériel de couture, quelques t-shirt de Band, son t-shirt d’AC/DC était troué et elle ne pouvait plus le porter… C’était très triste. Ce qu’elle devait faire dans la journée? Rien. Elle devait trouver d’autres enchaînements pour les petites filles avec qui elle avait un cours dans quelques jours mais ça pouvait attendre, de toute façon, elle pouvait facilement le faire sur place. Comme le printemps débutait, elle avait amplement le temps de penser à la chorégraphie de fin de session.

Déena se dirigeait vers la cuisine et puis elle sortit un bol puis des céréales qu’elle mit dans le bol, elle y ajouta du lait pour ensuite dévorer son petit déjeuner. Il était trop tôt pour aller dans un bar, elle devrait se trouver une petite occupation d’ici là. Elle jetait un coup d’œil en biais à sa bouteille de vodka qui trônait sur le comptoir… Quelle tentation! Elle n’y touchait pas mais ce n’est que quelques minutes plus tard qu’elle remontait à l’étage pour s’habiller. Un t-shirt bleu poudre de Dashboard Confessional, le « So Impossible » allait être magnifique avec une paire de short en jean très courte. Déena ne portait que très rarement des sous-vêtements, n’allez pas sous entendre quelque chose de faux, elle devait avoir une bonne douzaine de bikinis, aujourd’hui, elle porterait le blanc. Elle quittait finalement la maison quelques heures plus tard pour aller à la plage accompagnée de son sac de plage…

La journée s’annonçait tranquille… Elle ouvrit son sac de plage pour installer sa serviette sur le sol, regardant sa vodka avec envie par le fait même. Elle coucha la bouteille ainsi que son sac pour ensuite retirer son t-shirt et le mettre dans son sac pour s’allonger sur le ventre. La jeune fille s’étira un bras afin de saisir ses lunettes de soleil et se les glisser dans le visage. Par la suite, elle regarda autour, personne qu’elle ne reconnaissait. Déena fronça les sourcils, zuuuut… Personne pour lui étendre la crème solaire dans le dos… Mlle Lapièr se leva, manquant de tomber dans le sable puis aborda un magnifique inconnu, en tout cas, de dos il l’était… Il était peut-être avec quelques amis mais elle avait décidé que c’était ses mains qu’elle voulait dans son dos. Déena tapa doucement sur l’épaule de l’homme puis ajouta avec une voix mielleuse sa requête.

- Pardonnez-moi mais pourriez-vous m’étaler de la crème solaire dans le dos, s’il-vous-plaît ?

Lorsque le jeune homme se retourna, elle reconnu Charles et ses yeux auparavant doux et enjôleurs devinrent ronds comme des boules de billes. Sa salive eu de la difficulté à être avalée et elle le regardait tentant de garder son sang froid. Il ne l’appréciait pas beaucoup depuis leur one night, il y a de cela quelques jours et elle ne comprenait pas pourquoi. Pourtant, elle avait été gentille, vrai?

Souvent, les plages de la Grèce étaient considérés comme dans les plus beaux endroits du monde et je n’avais pas de difficulté à le croire. La chaleur, le soleil, la beauté du paysage, bien des touristes venaient uniquement pour voir ça. En tout cas, pour moi la Grèce c’est mon pays et je ne pourrai jamais m’en débarrasser. C’est mon pays, je suis née ici et je mourrai ici. Quoi que la mort n’est pas au programme de ce jour…

« Bien sûr… et quand t’auras eu ce que tu voulais tu t’en iras. Ça semble bien marcher pour toi. » J’arque un sourcil, je ne comprends pas ce qu’il veut dire. Je réalise qu’effectivement quand je désire profondément quelque chose, je ne réalise pas l’impact que j’ai sur les gens qui m’entourent. Peut-être est-ce de l’égoïsme? C’est probablement ça et j’en ai profondément honte. Il y a toujours un aspect de notre personnalité que l’on aimerait qu’il ne soit pas là. Tout comme certains moments dans notre vie. L’aspect de ma personnalité que je déteste est mon égoïsme, on me décrit souvent comme attentionnée et généreuse mais je crois qu’il ne s’agit pas du même genre d’égoïsme. Et certains moments de notre vie? La mienne était fortement agréable à vivre pour tout vous avouer… J’ai une carrière relativement stable, des amis formidables, une famille relativement particulière mais on ne peut exceller partout, vrai?

Ma journée allait s’avérer très bonne jusqu’au moment où il me répondit bêtement ça. Je n’aimais pas qu’on soit arrogant avec moi, en fait je suis persuadée que personne n’aime ça. Mais cet air, j’avais l’impression de mal le connaître mais je savais que quelque chose le tracassait… D’après notre one night, il était tendre et la nuit avait passé très rapidement. Je ne comprenais pas du tout pourquoi il m’en voulait, on était simplement… des âmes sœurs d’une nuit. C’est le seul terme qui convenait. Après le bar, on s’était retrouvé sous ses draps et la nuit avait été agréable, plus que ça. Alors que je m’apprêtais à retourner auprès d’un autre jeune homme, Charles me prit de court. « Peut-être que j’aurai plus de chance cette fois… » Il me tendait sa main à la suite, je lui remis ma crème solaire un peu insécure alors que je me tournais pour qu’il m’en mette dans le dos. Au fond, J’avais un gros problème : J’étais une dépravée sexuelle, bon… Peut-être pas à ce point là mais j’aimais le sexe, point. Les relations amoureuses, c’est plus ou moins ce qui me représente. Bien entendu, je rêve du prince charmant mais il n’existe pas. Je me contente donc de rester célibataire, ça m’allait bien de toute façon. Différents partenaires à chaque soir et cela me plaisait amplement.

- Pourquoi tu m’en veux à ce point? Je ne comprends pas…

C’est vrai qu’à mes yeux ce n’était qu’une vulgaire partie de jambes en l’air mais admettant qu’il m’appréciait vraiment, il pouvait être fort peiné, déçu, même et je l’aurais compris. Mais on s’était entendu que ce n’était que du sexe. Diable, vous voyez pourquoi j’aime être célibataire? Je n’ai pas à me prendre la tête comme ça en temps normal. Bon, peut-être est-il simplement déçu de ne pas avoir vu mon visage tout plein de maquillage fraîchement coulé au réveil ? Je sentais ses mains se figer sur certaines parties de mon corps, pourtant c’était des parties qu’il avait touché, caressé, embrassé même. J’en frissonnais.

Lorsqu’il terminait enfin sa tâche, je pris doucement sa main pour l’emmener avec moi un peu plus loin sur ma serviette de plage. Je m’asseyais et je l’invitais à en faire de même. J’étais sobre, ce qui était plutôt rare ces temps-ci… Je l’écoutais parler et je baissais la tête, honteuse. Qu’avais-je encore fait? Bravo Déena, tu t’es encore mit les pieds dans les plats…